Bonjour à tous!
Aujourd’hui je voudrais vous parler d’une activité que je pratique depuis déjà quelques années, l’origami modulaire. J’ai découvert cette technique en me promenant sur Internet à la recherche d’un des nombreux modèles que l’on y trouve.
Si vous vous êtes déjà amusé à torturer d’innocentes feuilles de papier et que vous souhaitez découvrir une nouvelle facette de cette activité, ceci va vous plaire!
Alors suivez-moi pour une petite balade au pays des plieurs fous!
Origami modulaire? Kézako?
En gros, cela consiste à plier plusieurs unités (modules) que l’on assemblera ensuite par un astucieux système de poches et de rabats. Les règles sont les mêmes que celles de l’origami classique: pas de colle, pas de ciseaux (sauf bien sûr pour diviser une feuille trop grande en carrés plus petits).

Le module le plus connu, et le plus facile à plier, est le sonobe. L’origine de ce module semble remonter à 1967; cependant, le nom de son créateur n’est pas connu. Il pourrait s’agir de Toshie Takahama ou Mitsunobu Sonobe, bien que l’on ne sache pas s’ils ont inventé le module, ou juste publié un modèle existant. Pour plus d’infos, vous pouvez consulter la page Wikipedia dédiée au sonobe (en anglais).

Ce module se plie très simplement, en 5 plis seulement. C’est un bon moyen de s’initier facilement à l’origami modulaire, car il permet une infinité de combinaisons. Il est vrai que le module seul ne paie pas de mine:

Cependant, voyons ce qui arrive lorsqu’on emboîte trois de ces modules:

Et avec seulement 30 modules, on obtient ceci:

Alors, convaincu? Si c’est le cas, passons aux travaux pratiques!
Comment plier un module
La bonne nouvelle, c’est que ça prend à peine une minute! Comme pour la majeure partie des modèles, on commence avec un carré. Je vous invite à découvrir les instructions de pliage dans cette courte vidéo:
Facile non? Un point important cependant: il faut veiller à ce que tous les modules destinés à une même contruction soient orientés de la même manière. Prenez donc garde à ne pas réaliser deux modules qui soient l’image miroir l’un de l’autre, car ils ne pourront s’assembler.
Voyons maintenant comment on assemble les modules.
Assemblage des modules
L’assemblage est lui aussi très simple. Observons bien le module. On y voit deux pointes en haut à droite et en bas à gauche. Ces pointes (tabs) sont destinées à être glissées dans les pochettes (pockets) situés au centre du module. Chaque unité possède donc deux pointes et deux pochettes.

Pour réaliser des figures en 3D, il faudra ajouter des plis supplémentaires que l’on peut placer à 3 endroits différents:

Selon que l’on réalisera un pli montagne, vallée ou aucun pli à ces endroits, on pourra réaliser différents types de solides.
Voici un exemple d’assemblage. Prenez un module, et placez-le pochettes vers le haut. Réalisez ensuite deux plis montagne (les verticales), et un pli vallée diagonal, comme sur la photo:

On commence avec deux modules. On glisse la pointe du module rouge dans la pochette du module orange.

On remarque que les modules créent une expèce de montagne là où ils sont joints. On prend un troisième module (jaune). On glisse la pointe orange dans la pochette jaune, et la pointe jaune dans la pochette rouge.

On appuie pour faire rentrer les modules jusqu’au bout, et on obtient une pyramide, entourée de 3 pochettes qui se poursuivent en trois pointes.
On peut continuer à ajouter des modules, en prenant soin de créer des sommets présentant tous les 3 couleurs:

Le système est très courant, et on le retrouve dans la majorité des origamis modulaires. Cependant, dans de rares cas, une séquence de pliage sera mise en oeuvre plutôt qu’un système d’emboîtement pour solidariser les unités et sécuriser le travail.

Les modules permettent de reconstituer quatre des cinq solides de Platon: le cube, l’octaèdre, le dodécaèdre et l’icosaèdre. Bien d’autres formes géométriques sont réalisables avec les sonobe, mais cela fera l’objet d’un autre article. 😉
Autres possibilités d’assemblage
J’adore ces modules très rapides et faciles à plier, car on peut les utiliser de bien des manières. Par exemple, il est possible de continuer le travail de l’étape précédente, mais « à plat »: on peut ainsi réaliser des tableaux et décorations murales, comme sur ce magnifique travail réalisé par Coco Sato (cliquez sur l’image pour visiter son magnifique blog).

On peut aussi simplement laisser les modules à plat, et réaliser des tissages dont le recto et le verso sont également intéressants. Remarquez comme l’arrière du travail présente un grand carré pour chaque module: on peut donc réaliser des tableaux de pixel art en sonobe!


Il existe une foule de variations autour du sonobe. Beaucoup sont utilisés pour la création de kusudamas, de jolies balles décoratives à l’origine destinés à contenir de l’encens ou des pots-pourris. On trouve une foule de tutoriels pour réaliser ces magnifiques objets. Je vous invite à ce sujet à visiter mon tableau Pinterest consacré entièrement à des tutos vidéo d’origami modulaire. Je l’enrichirai au gré de mes trouvailles, ainsi n’hésitez pas à me communiquer vos suggestions de liens!
J’espère que ce billet vous aura donné envie de tester cette activité reposante, et qui permet d’appréhender des notions de géométrie dans l’espace au passage. Les modules étant faciles à plier, les enfants peuvent pratiquer dès 7 ou 8 ans, et les assembler à l’aide d’un parent.
Je vous invite à poster les photos de vos réalisations sur le groupe facebook des amis du Baz’art, et à me laisser vos impressions ou questions en commentaires.
Bon week-end créatif à tous, et à la semaine prochaine pour un nouveau billet!